Vers un parcours de soin simplifié pour le TDAH
En juillet dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié de nouvelles directives visant à simplifier le parcours de soin des patients atteints de certaines pathologies, notamment le Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) et le Trouble du Spectre de l'Autisme (TSA). Ces directives ont pour objectif de faciliter l'accès au diagnostic et aux soins pour les personnes présentant des signes de ces troubles, en permettant au médecin traitant de jouer un rôle plus central.
Un rôle renforcé pour le médecin traitant
Les nouvelles directives de la HAS visent à mieux épauler les médecins généralistes pour qu'ils puissent poser un premier diagnostic et orienter les patients efficacement. La HAS recommande d'étendre les compétences des médecins traitants afin qu'ils puissent prescrire certains examens préliminaires, voire amorcer un traitement, avant même qu'un spécialiste ne soit consulté. Cela inclut la possibilité de prescrire des médicaments tels que la Ritaline dans un cadre approprié et sous surveillance. L'objectif est de réduire les délais d'attente, qui sont souvent très longs pour les troubles neurodéveloppementaux.
Avec ces nouvelles compétences, les médecins généralistes pourront initier certaines démarches thérapeutiques dès les premiers signes, évitant ainsi des retards dans la prise en charge. Ils bénéficieront également d'une formation pour mieux détecter les symptômes précoces, avec des outils simplifiés mis à leur disposition, leur permettant ainsi d'évaluer les cas nécessitant une consultation spécialisée.
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Qu'est-ce que ça change pour les patients ?
Pour les personnes concernées par le TDAH ou le TSA, ces nouvelles mesures impliquent un parcours de soin moins compliqué et une réduction des délais d'attente. Le médecin traitant, qui est souvent le premier interlocuteur, devient un point d'entrée plus efficace : il n'est plus là uniquement pour référer à un spécialiste, mais peut déjà amorcer une aide immédiate. Cette évolution vise à désengorger les spécialistes et à offrir un suivi plus rapide et plus adapté aux besoins des patients.
Cependant, un problème persistant est le manque de formation et de sensibilisation de certains professionnels de santé, ce qui peut encore pénaliser les patients. Par exemple, il arrive que des neuropsychologues minimisent les troubles, comme cela a été le cas pour mon fils. La neuropsychologue qui le suit a affirmé qu'il n'avait probablement pas de trouble parce qu'il était attentif quand elle lui parlait. Cette réponse est une aberration, car le TDAH ne se manifeste pas uniquement par un manque d'attention constant—l'attention fluctuante est un symptôme typique du TDAH. Ce manque de compréhension montre combien il est crucial que les professionnels soient mieux formés et sensibilisés.
Une formation encouragée mais pas obligatoire
Les directives de la HAS encouragent fortement les pouvoirs publics à élargir l'offre de soins en permettant à d'autres médecins, comme les médecins généralistes, de poser un diagnostic et de démarrer un traitement du TDAH. Cela passe par une formation spécifique et diplômante, mais cette formation reste volontaire. En conséquence, tous les médecins traitants ne seront pas obligatoirement formés à prendre en charge ces troubles. Ainsi, certains médecins pourraient choisir de ne pas se former, et donc de ne pas poser de diagnostic ni prescrire de traitement pour le TDAH, se contentant d'orienter leurs patients vers un spécialiste qualifié.
Cela signifie que, malgré les améliorations apportées par ces nouvelles directives, les familles devront peut-être continuer à chercher un médecin formé et prêt à les accompagner dans ce parcours. Pour garantir un accès égal aux soins, il est essentiel que des incitations soient mises en place afin que davantage de médecins se forment dans ce domaine.
Vers un parcours de soin plus accessible
Ces nouvelles directives de la HAS représentent une avancée majeure pour les familles concernées par le TDAH et le TSA, car elles visent à désimplifier l'accès aux soins et à offrir un meilleur soutien dès les premiers symptômes. Le rôle du médecin traitant est renforcé, et il pourra amorcer des traitements tels que la Ritaline, dans le respect des bonnes pratiques et en concertation avec le patient et sa famille.
Pour que cette réforme soit un véritable succès, il est crucial que les professionnels de santé, qu'ils soient généralistes ou spécialisés, soient bien formés et sensibilisés aux particularités du TDAH et du TSA. Les nouvelles directives de la HAS permettront, espérons-le, de combler les lacunes actuelles et de garantir que les personnes neurodivergentes soient enfin entendues et aidées rapidement, sans se heurter aux barrières de méconnaissance ou de minimisation de leurs symptômes.
Pour les familles, cette évolution représente une opportunité d'obtenir une aide dès les premiers signes identifiés par un médecin de confiance. Le renforcement des compétences des médecins de proximité devrait, en théorie, permettre un parcours de soin plus fluide et plus rapide, ce qui est crucial pour éviter que ces troubles n'entraînent des conséquences trop lourdes sur le plan scolaire, social ou familial.
La décision officielle sur l'adoption des recommandations de bonnes pratiques concernant le Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) chez les enfants et adolescents date du 18 juillet 2024.
Cette décision valide et officialise les recommandations élaborées par la HAS, qui incluent :
Un argumentaire scientifique
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Le texte complet des recommandations
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Une synthèse des recommandations
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Une fiche proposant une trame pour l’entretien diagnostique
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Une fiche de suivi du traitement par méthylphénidate chez l’enfant
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