1. Dyslexie développementale et proprioception : l'étude qui bouscule les idées reçues
- Atypique World

- 1 août
- 2 min de lecture
Lors du dernier colloque de la FFDys, présenté par le Dr Luc Virlet, on y découvre une étude qui bouscule sérieusement les idées reçues sur la dyslexie développementale. Vous savez, cette fameuse difficulté à apprendre à lire, qui concerne énormément d’enfants, parfois même au sein de nos familles ou de notre entourage.
Cet article est le premier d'une trilogie. Articles à venir :
Comment améliorer sa proprioception
Travailler sa proprioception chez soi
Dyslexie, une nouvelle piste : la proprioception
On oppose souvent deux grandes théories pour expliquer la dyslexie :

Soit elle viendrait d’un dysfonctionnement des processus sensorimoteurs (c’est-à-dire la manière dont notre corps perçoit et ajuste ses mouvements).
Soit elle viendrait d’un seul trouble cognitif lié à la conscience phonologique (c’est-à-dire notre capacité à identifier et manipuler les sons de la langue).
Mais l’étude du Dr Virlet vient tout remettre en question. Et elle le fait scientifiquement, avec des preuves mesurées, pas juste des suppositions.
L’étude a suivi trois groupes d’enfants dyslexiques de 9 à 14 ans, tous avec au moins 2 ans d’orthophonie derrière eux et un retard de lecture sévère (plus de 2 écarts-types).
Pendant 9 mois, un des groupes a reçu une intervention proprioceptive (en plus de l’orthophonie). Et là… surprise !
👉 Résultat : ce groupe a progressé de plus de 2 écarts-types en lecture orale. C’est énorme. Et ce n’est pas tout.
Grâce à un dispositif de suivi oculaire (un oculomètre à 1000 Hz), les chercheurs ont observé des changements dans la manière de lire silencieusement :
Les yeux bougent mieux (meilleur contrôle oculomoteur)
Le cerveau reconnaît les mots plus vite (accès lexical facilité)
La lecture devient plus automatique (effet de fréquence corrigé)
On ne parle plus de “remédiation”… mais de “restauration”
Oui, vous avez bien lu. On ne parle plus d’essayer d’adapter, de contourner ou de compenser. On parle de restaurer une lecture fluide et fonctionnelle, en agissant sur la cause sensorielle profonde.
Cette étude remet sérieusement en cause l’idée que la dyslexie développementale serait uniquement une question de cerveau ou de phonèmes mal décodés. Elle affirme, preuves à l’appui, que la racine du problème pourrait être sensorimotrice, et que travailler la proprioception pourrait suffire à déclencher des progrès spectaculaires.
Ce n’est pas juste une “approche alternative” mais une donnée scientifique mesurée et publiée.
Une révolution dans la prise en charge
Le Dr Virlet n’est pas seul. Cette étude vient confirmer les résultats d’études antérieures, comme celle de Quercia en 2007, ou encore celles sur la mémoire de travail (Vieira, 2009) et l’attention (Quercia, 2011).
Et ce que j’adore, c’est la conclusion finale du poster :
« Ce lien de causalité infirme la théorie de la conscience phonologique de la DD comme trouble cognitif unique. Il confirme que la dyslexie développementale est un trouble de l’automatisation secondaire à des troubles sensorimoteurs. »
Ci-dessous le poster en question :







Bonjour, merci pour cette analyse que je trouve très intéressante. Seriez-vous d'accord pour que je reproduise votre article sur le blog de notre association (sensoridys.fr) , en indiquant la source et en mettant un lien vers votre article ?
C. Grandvincent, présidente de Sensoridys