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Je suis tombée sur un article qui parle du PDA ou évitement pathologique des demandes... et j’ai rien compris...

Franchement, au départ, j’ai cru que c’était encore un nouveau délire psy à la mode. Un machin anglo-saxon, acronymé comme ils aiment bien faire. PDA. "Pathological Demand Avoidance".


👉 Traduction PDA : Évitement pathologique des demandes. Et moi qui scrolle des trucs à minuit au lieu de dormir, je me suis dit : C’est quoi ce truc encore ?


J’ai lu un article. Puis un deuxième. Et j’ai pas compris. Mais alors rien compris du tout. Ce qu’ils décrivaient, pour moi, c’était juste… l’autisme. Avec de l’opposition, de l’anxiété, des crises, de l’évitement. Rien de nouveau sous le soleil. Enfin… c’est ce que je croyais.


PDA pas TOP

Et puis j’ai continué à creuser. À fouiller. À comparer. Et là, j’ai eu un déclic. J’ai crié dans ma tête : "Aaaaaaaaah mais c’est un TOP en fait !"

Tu sais, ce fameux trouble oppositionnel avec provocation. L’enfant (ou l’adulte hein) qui dit non à tout, s’oppose pour s’opposer, contredit pour exister. Mais très vite, j’ai senti que non, c’était pas ça non plus. Et le pire c'est que ça me décrivait moi dans ma panique intérieure.


Moi je suis du genre "ALERTE ALERTE ! On me pose une question, c'est quoi la réponse... AAAAAH"


Alors c’est quoi ce PDA au juste ?


Le PDA, ce n’est pas officiel dans les manuels de diagnostic français, mais c’est un profil spécifique dans l’autisme, reconnu surtout au Royaume-Uni. Et ce profil, il est flippant de précision. Il touche des personnes autistes (souvent avec un TDAH en bonus, parce que soyons fous), qui ont une anxiété massive face aux demandes, même les plus banales. Genre :


  • "Tu peux vider le lave-vaisselle ?"

  • "Tu viens manger ?"

  • "Tu m’aides deux minutes ?"

  • "On fait ça ensemble ?"BOUM. Court-circuit interne. Blocage. Fuite. Crise. Ironie. Silence. Disparition soudaine dans une autre pièce.


Le cerveau entre en alerte rouge. Ce n’est pas juste une flemme ou un refus, c’est un système d’autodéfense qui s’active automatiquement, parce que la demande est vécue comme une menace au contrôle.


PDA

Mais attends… ça me ressemble trop


Quand j’étais gamine, mes parents me demandaient un truc et je devenais une bombe à retardement. Même si j’adorais faire ce qu’ils me demandaient, même si j’avais prévu de le faire, il suffisait qu’on me le demande pour que je bloque. Et encore aujourd’hui, si quelqu’un me dit "tu devrais", "faut que", "pense à", mon cerveau crie "NON" avant même que je comprenne pourquoi.


Le PDA, c’est pas du caprice, c’est pas de la provocation. C’est un système de protection anxieux ultra-sensible, déclenché par tout ce qui ressemble à une attente extérieure. Même une question neutre peut devenir insupportable. "Tu veux manger quoi ce soir ?" = pression, attente, responsabilité, choix imposé = panique.


Et moi, je pensais que j’étais juste reloue. Ou ultra-contrôlante. Ou allergique aux gens. Mais non. Je suis autiste. Et probablement PDA.


Ce qui différencie le PDA du reste de l’autisme


  • Ce n’est pas un refus volontaire : c’est un évitement réflexe, pour reprendre le contrôle sur une situation qui déclenche de l’anxiété.

  • Ce n’est pas de l’opposition bête et méchante : c’est souvent camouflé, rusé, inconscient. On va détourner, esquiver, blaguer, mentir, fuir, s’effondrer, mais rarement dire franchement "non".

  • Ce n’est pas un manque de compétences sociales : au contraire, beaucoup de personnes PDA sont très habiles pour faire croire qu’elles gèrent, alors qu’en vrai elles sont au bord de l’explosion.

  • Ce n’est pas un rejet de la relation : c’est un besoin intense de ne pas être contrôlée, même par amour.


Comment on vit avec ça ?


Ben… on fait comme on peut. On devient la reine de l’évitement stratégique. On apprend à négocier avec soi-même. On développe des routines qui n’en ont pas l’air. On devient freelance, ou blogueuse, ou autrice, ou entrepreneuse, parce qu’on ne supporte aucune hiérarchie, aucune consigne, aucune réunion obligatoire.


Et parfois, on s’effondre parce qu’on a reçu trois mails avec des demandes dedans. Ou on ne répond pas à un message pendant trois jours parce qu’il contient un "tu peux me faire un retour ?"

Et les autres ne comprennent pas. Parce que de l’extérieur, on a l’air normale. Mais à l’intérieur, c’est la guerre.


Et alors, qu’est-ce qu’on fait avec ça ?


On apprend à se foutre la paix. On apprend à ne plus culpabiliser de son fonctionnement. On explique aux gens qu’on aime que ce n’est pas contre eux. Que parfois, juste dire "je te propose" au lieu de "fais ça", ça change tout.


Et surtout, on arrête de croire qu’on est flémarde, bordélique, ingérable ou instable. On est juste une personne qui a besoin de sécurité intérieure pour fonctionner. Et quand on l’a, on est incroyablement créative, réactive, intuitive, drôle et adaptable… à condition qu’on nous foute la paix avec les "tu peux", "tu dois", "t’as pensé à… ?"


Alors voilà.

Tu sais tout. Et maintenant que moi aussi je connais le PDA, je comprends enfin pourquoi je ne supporte pas qu’on me pose une question ouverte à 8h du matin (et tout le reste de la journée aussi).


Et toi ? Tu te reconnais ? Dis-moi en commentaire ou fais comme moi : ignore la question et lis un autre article. C’est très PDA-compatible. 😄



Voici un petit auto-test informel en 15 questions pour voir si tu te reconnais dans un profil PDA. Ce n’est pas un diagnostic, juste une façon de sentir si ce mode de fonctionnement te parle.


👉 Réponds simplement oui ou non, ou ça dépend, en fonction de ce que tu ressens vraiment (pas ce que tu fais malgré toi, mais ce qui se passe en toi).


🌪️ Partie 1 – Les demandes, même gentilles


  1. Quand quelqu’un te dit "tu peux faire ça ?", tu ressens une pression soudaine ou une crispation, même si c’est un truc simple.

  2. Tu détestes quand on te pose une question ouverte comme "on mange quoi ?" ou "tu veux faire quoi ?", parce que tu sens que la décision t’est imposée.

  3. Tu te sens envahie ou agressée intérieurement si on te donne une consigne, même gentiment.

  4. Tu trouves que tout paraît plus facile quand on ne te le demande pas.


🌀 Partie 2 – Les stratégies d’évitement


  1. Tu es capable d’inventer une excuse ou un contre-argument très vite pour éviter de faire un truc qu’on t’a demandé.

  2. Tu as déjà reporté une tâche pendant des semaines alors qu’elle ne prenait que 5 minutes, simplement parce qu’elle était "imposée".

  3. Tu peux faire semblant d’oublier, ou trouver mille distractions, ou tout compliquer volontairement, pour ne pas faire ce qu’on attend de toi.

  4. Parfois tu fais exprès de réagir à côté ou par l’humour pour éviter un truc que tu ne veux pas faire.


🔥 Partie 3 – Le besoin de contrôle


  1. Tu as besoin de sentir que c’est toi qui décides, sinon tu bloques ou tu perds toute motivation.

  2. Même quand toi-même tu avais prévu de faire un truc, si quelqu’un te dit de le faire, ça t’énerve ou tu n’as plus envie.

  3. Tu ressens une anxiété importante si tu dois faire quelque chose sous pression, ou dans un cadre rigide, même si ce n’est pas dur.


😳 Partie 4 – En apparence, tout va bien


  1. Les gens pensent souvent que tu es sociable, débrouillarde, expressive, alors qu’à l’intérieur tu es en tension ou en panique.

  2. Tu peux avoir l’air très adaptable, mais si on te pousse un peu trop, tu exploses ou tu te replies totalement.

  3. On t’a déjà dit que tu étais "manipulatrice" ou "dans l’évitement", alors que toi tu vis ça comme un mécanisme de survie.

  4. Tu préfères qu’on te laisse faire à ta manière, à ton rythme, même si ça a l’air "bizarre" pour les autres.


💬 Résultat ?


  • Si tu as répondu oui à 10 questions ou plus, surtout dans les parties 1 et 2, alors il est fort probable que tu sois sur un profil PDA.

  • Si tu te reconnais surtout dans le malaise face aux demandes, les stratégies d’évitement, et le besoin intense de contrôle, alors c’est encore plus flagrant.

  • Et si tu es déjà diagnostiquée TSA ou TDAH, ce profil est souvent caché sous d'autres étiquettes (TOP, anxiété, procrastination...).

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