Quand la HAS désavoue Caroline Goldman
Il y a quelque temps, j'ai lu un article de presse sur L'Express concernant la prise de position de la Haute Autorité de Santé (HAS) face aux déclarations de Caroline Goldman et à la psychanalyse dans le cadre du TDAH. Cet article met en lumière un tournant important dans le traitement de ce trouble en France.
Les limites des thérapies psychanalytiques
Les thérapies psychanalytiques, basées sur les travaux de Sigmund Freud, se concentrent sur l'inconscient, les traumatismes passés et les conflits internes non résolus. Dans le cadre du TDAH, certains psychanalystes, dont Caroline Goldman, préconisent des interventions axées sur la dynamique familiale et psychologique, interprétant ce trouble comme une conséquence de problèmes relationnels ou de traumatismes, plutôt que comme un trouble neurobiologique.
Cependant, la HAS a souligné que cette approche n’est pas adaptée au TDAH, reconnu comme un trouble neurodéveloppemental. Le TDAH implique des difficultés de régulation de l’attention, de l’impulsivité et de l’hyperactivité, et nécessite des interventions basées sur des preuves scientifiques solides. Les thérapies psychanalytiques, qui n’ont pas démontré leur efficacité dans ce domaine, ne permettent pas d'améliorer significativement la qualité de vie des patients.
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De plus, ces thérapies sont souvent longues et coûteuses, et retardent l’accès à des interventions plus adaptées, telles que les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ou un traitement médicamenteux. Un tel retard peut être préjudiciable pour les enfants et adultes atteints de TDAH, pour qui une prise en charge précoce est cruciale afin de limiter les impacts sur la scolarité, la vie sociale et la santé mentale.
Les recommandations de la HAS
Dans son rapport, la HAS préconise une prise en charge pluridisciplinaire du TDAH, combinant des approches médicamenteuses et non médicamenteuses. Les traitements recommandés incluent :
Traitement médicamenteux : Les psychostimulants comme la méthylphénidate (Ritaline) sont couramment prescrits pour aider à réguler l’attention et à diminuer l’hyperactivité. Ces médicaments ont prouvé leur efficacité dans de nombreuses études cliniques et sont recommandés en première ligne pour les enfants et adolescents.
Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : Les TCC permettent aux patients de mieux gérer leurs symptômes, de développer des stratégies d’adaptation et d’améliorer leur estime de soi. Elles visent à modifier les comportements inadaptés tout en renforçant les compétences adaptatives.
Interventions éducatives et aménagements scolaires : Une approche inclusive est essentielle pour les enfants atteints de TDAH. Les enseignants doivent être formés à adapter leurs méthodes, en mettant en place des pauses régulières, des temps de travail aménagés et des aides visuelles pour favoriser l'apprentissage.
Soutien familial : La HAS recommande également des programmes d’accompagnement destinés aux familles, offrant des outils et des stratégies pour mieux comprendre le TDAH et soutenir les enfants au quotidien.
Cette décision de désavouer les approches psychanalytiques repose sur des études scientifiques démontrant l'efficacité des méthodes comportementales et des traitements pharmacologiques.
Contrairement aux approches comportementales, la psychanalyse n’a pas prouvé son utilité pour réduire les symptômes du TDAH. En outre, ces thérapies sont souvent perçues comme culpabilisantes pour les parents, suggérant que les troubles de leurs enfants sont causés par des problèmes relationnels ou des traumatismes familiaux, une idée largement contredite par la recherche moderne.
Un débat historique
La position de Caroline Goldman reflète une opposition plus large entre psychanalyse et neurosciences. Goldman a souvent défendu l’idée que le TDAH est une construction sociale plutôt qu’un véritable trouble neurobiologique. Cette vision, partagée par une partie des psychanalystes, s’oppose aux approches contemporaines fondées sur des données neuroscientifiques qui identifient le TDAH comme un trouble aux causes principalement biologiques et génétiques.
En France, la psychanalyse a longtemps dominé le champ de la santé mentale, mais le rapport de la HAS marque une rupture claire avec ces pratiques. En mettant en avant des approches basées sur des preuves scientifiques, la HAS ouvre la voie à une prise en charge plus moderne et adaptée du TDAH.
Vers une meilleure prise en charge du TDAH
Le rejet explicite de la psychanalyse par la HAS marque une évolution nécessaire dans la prise en charge du TDAH en France. Caroline Goldman a publiquement critiqué certains diagnostics modernes comme le TDAH, les considérant comme des constructions sociales. Cependant, les directives de la HAS reconnaissent le TDAH comme un trouble neurobiologique nécessitant des soins spécialisés.
Pour les familles concernées, il est essentiel de se tourner vers des professionnels de santé informés des dernières recommandations de la HAS. Avec les bonnes interventions, il est possible de vivre avec le TDAH, d’aider les enfants et adultes atteints à s'épanouir et à réaliser leur plein potentiel.
En conclusion, le rapport de la HAS marque un pas en avant vers une meilleure reconnaissance et prise en charge des troubles neurodéveloppementaux comme le TDAH. Ce tournant crucial permet de s'assurer que les patients reçoivent un accompagnement basé sur des preuves solides, au lieu d'approches dépassées ou inefficaces.
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