🙃 Autiste sans déficience intellectuelle… et sans ouin-ouin, merci bien !
- Atypique World
- 27 juil.
- 3 min de lecture
Bon, il faut qu’on en parle.
Je vois passer beaucoup trop de posts de personnes autistes (sans déficience intellectuelle) qui râlent non-stop. Je ne mentionnerai pas celle à qui je pense bien que cela me démange fortement.
Je lis beaucoup de personnes qui se plaignent, qui dénoncent tout et n’importe quoi, qui transforment chaque contrariété en drame existentiel. Et franchement… parfois c'est un saoulant.
Quand tu es autiste, tu es souvent dans une zone grise. Trop autonome pour qu’on te donne de l’aide. Trop bizarre pour passer inaperçue. Trop lucide pour rester zen. Trop intense pour faire semblant.
Et surtout, trop "normale" pour qu'on t’écoute vraiment quand tu dis que c'est dur.
Alors tu te fabriques un monde dans ta tête. Tu apprends tout toute seule. Tu lis, tu observes, tu compiles, tu analyses. Tu sais plus de trucs que tu ne peux en dire. T’es le radar émotionnel de ta famille, la psy non payée de tes potes, la philosophe du dimanche soir sur Discord, et l’archiviste des injustices sociales en veille permanente.
Mais tu galères. Tu galères fort. Et souvent dans le silence.
Oui, être autiste, c’est dur. On est d’accord.
Personne ici ne dit que la vie d’un·e autiste est une balade de santé. Entre la surcharge sensorielle, la fatigue sociale, l’angoisse administrative, les masques qu’on porte jusqu’à l’épuisement, et les gens qui nous trouvent “trop ceci” ou “pas assez cela”... oui, c’est dur.
Mais en faire un sport olympique de plainte permanente, ça n’aide pas. Ni soi-même, ni les autres.
Le mode ouin-ouin c'est ce moment où on n’arrive plus à faire la différence entre dire les choses avec sincérité et pleurnicher sur tout ce qui ne va pas, en boucle, sans jamais se remettre en mouvement.
C’est se complaire dans la douleur, au point de s’identifier uniquement à elle. C’est devenir l’enfant intérieur version hurlements : "ouiiiiinnn on me comprend pas", "ouiiiiin le monde est méchant", "ouiiinnn je veux que tout change mais surtout pas moi".
le monde ne va pas se mettre à genoux parce qu’on crie plus fort.
Oui, on a des besoins spécifiques. Oui, on est souvent en décalage. Mais ça ne veut pas dire qu’on doit attendre que tout change pour enfin aller mieux.
On peut réclamer ses droits sans devenir ingrat.
On peut être fatigué·e sans déverser sa mauvaise humeur sur tout le monde.
On peut militer sans mépriser.
On peut être fier·e de qui on est sans insulter ceux qui fonctionnent autrement.
😒 Et sur les groupes autisme, ça râle...
Quand t’as une condition neurodéveloppementale, tu te prends des baffes invisibles toute la journée entre codes sociaux absurdes et files d’attente en passant par les "tu peux m’appeler vite fait ?" et les "on mange quoi ce soir ?" (bon ça c'est mon souci perso 😅)
Alors parfois, je sature de lire des plaintes sans fin. Pas parce que je nie les souffrances (je les vis aussi), mais parce que je refuse de m’y enfermer.
Oui, la société n’est pas adaptée à nous. Mais moi, je suis pas adaptée à la société non plus, et je trouve que c’est plutôt une excellente nouvelle.
🌈 Le pouvoir du positivisme
Etre autiste c'est aussi avoir ce grain de folie et cet émerveillement bizarre devant une ligne de fourmis sous la fenêtre de sa cuisine. C'est pour ma part :
Rire toute seule parce que ton cerveau vient de faire un lien entre les carottes râpées et la géopolitique.
Pleurer parce qu’un pigeon a l’air fatigué.
Avoir une collection de coquillages triés par intensité émotionnelle (true story).
Être capable de créer un business, écrire un livre, programmer un site, et oublier de boire pendant deux jours.
Ressentir les émotions comme un feu d’artifice dans un bocal.
Voir des détails que personne ne voit, capter les non-dits, mais louper la blague évidente.
Et surtout, avoir cette lucidité un peu trop vive, celle qui pique mais qui éclaire.
Il y a une différence entre être lucide… et être en boucle
Moi aussi j’ai vécu des moments où j’avais envie de tout envoyer bouler, mais je refuse de rester figée dans l’injustice. Parce que mon cerveau a beau bugger parfois, il a aussi une capacité immense à créer, à comprendre, à m’adapter autrement.

Et si tu as envie de partager ton super-pouvoir, les commentaires sont ouverts. Viens comme tu es, même en chaussettes dépareillées et avec 8 onglets ouverts dans ta tête. Nous c'est comme ça qu'on t'aime !
🧠💖